L’autre jour, je regardais des cailloux à la plage, des galets d’une pierre blanche un peu crayeuse. Sans doute du calcaire.

Je me rappelai les cours de sciences naturelles au collège — il y a vingt-cinq ans. La prof versait de l’acide chlorhydrique sur du calcaire. De la mousse apparaissait rapidement, due « au dégagement de dioxyde de carbone ».

À l’époque, on ne se souciait pas du tout des gaz à effet de serre. Nous avions suffisamment à nous inquiéter avec Tchernobyl.

Aujourd’hui, en plus de Fukushima, nous avons mis le doigt sur le réchauffement climatique.

En contemplant mes cailloux, donc, je me demandais : « Si le calcaire émet du CO₂ en milieu acide, le CO₂ émis va à son tour acidifier la mer, et alors on est mal barrés. » Le gaz carbonique dissous dans l’eau est en effet un acide faible.

Moment de panique modérée.

Renseignements pris, la mer est basique. Au sens de « anti-acide ».

Mes cailloux de calcaire seront encore là demain. Je peux continuer à rouler aux fossiles impunément.

PS : « cailloux de calcaire », étymologiquement, c’est tautologique.